L’accessibilité face au mobilier urbain : potelets, éclairages et poubelles

Posté le vendredi 25 octobre 2019

L’accessibilité face au mobilier urbain : potelets, éclairages et poubelles

Mobilier urbain et détection des obstacles

On définit comme mobilier urbain l’ensemble des objets ou dispositifs fixes ou mobiles implantés sur l’espace public afin d’offrir un service à la collectivité. Ces éléments font l’objet de critères précis en termes de dimensions et d’emplacement, afin de répondre aux normes en vigueur d’accessibilité.

Avec les nouvelles normes d’accessibilité, ces éléments de mobilier urbain doivent répondre à des principes de détection des obstacles :

  • ils ne doivent pas constituer un obstacle sur l’espace de cheminement,
  • ils peuvent être implantés à proximité immédiate de cet espace,
  • ils peuvent exceptionnellement être implantés sur l’espace de cheminement dans le cas d’une nécessité technique ou d’une exigence de sécurité.

Rue piétonne en ville, délimitée par du mobilier urbain de type potelets

La détection physique du mobilier urbain

Les personnes mal-voyantes ou non-voyantes se déplacent avec une canne qui leur permet de détecter les obstacles sur leur chemin. Cependant, cette canne ne permet que la détection des obstacles situés entre le sol et la hanche de l’utilisateur sur un rayon d’action équivalent à la largeur du corps de l’utilisateur, soit 0,90 m en moyenne.

C’est pourquoi la fiabilité de la détection d’objets à l’aide d’une canne blanche est très dépendante des caractéristiques des mobiliers urbains, qui ont des formes, dimensions et implantations variables et sont par conséquent plus ou moins détectables. En particulier, les objets urbains bas ou étroits fixés au sol, ainsi que ceux suspendus ou en porte à faux, font l’objet d’une détection tardive, improbable, voire impossible.

La détection visuelle du mobilier urbain

Pour permettre un repérage visuel simplifié des éléments de mobilier urbain qui peuvent constituer un obstacle, il est important de travailler sur le contraste visuel. Chaque couleur dispose d’un indice de réflexion de la lumière, calculé par un photomètre, qui lui est propre. Ainsi pour qu’un obstacle soit facilement repérable, il doit avoir un contraste visuel d’au moins 70 % entre deux parties constituées de sa structure (ex. haut / bas, ou milieu / extrémité), ou par rapport à son environnement ou arrière-plan.

Les contrastes visuels les plus utilisés dans la signalisation des éléments de mobilier urbain aujourd’hui, sont également ceux dont l’indice de contraste est le plus élevé (noir / blanc, noir / jaune, rouge / jaune, rouge / blanc, etc.).

Application des principes de détection d’obstacles au mobilier urbain

Le cas des bornes et potelets urbains

Les bornes et potelets urbains permettent de délimiter les espaces urbains et d’empêcher le stationnement ou le passage gênant de véhicules sur des zones ciblées. En conformité avec les normes actuelles d’accessibilité des personnes handicapées sur l’espace public, les potelets et bornes urbaines doivent avoir des dimensions telles que :

  • soit leur faible diamètre est compensé par une hauteur importante,
  • soit leur faible hauteur est compensée par un large diamètre.

De même, la forme des bornes et potelets urbains doit être droite sur toute la partie située entre le sol et 50 cm de hauteur. Les éventuels éléments de design ne peuvent apparaître qu’au-dessus de cette hauteur réglementaire.

Dans un souci de facilitation du repérage visuel de ces éléments de mobilier urbain, les potelets et bornes doivent être contrastés avec leur environnement. À défaut, ils doivent comporter sur leur structure une partie contrastée située entre 1,20 m et 1,40 m de hauteur ou, pour les éléments de hauteur inférieure ou égale à 1,30 m, le dispositif de contraste doit se placer sur la partie haute de l’obstacle.

Enfin, la distance séparant deux potelets urbains ou bornes, ou séparant un potelet d’un élément (porte, mur) de son environnement, doit être si possible de 1,40 m et dans tous les cas, jamais inférieure à 1,20 m.

Mobilier urbain suspendu de type lampadaire, de nuit le long d’une rue en ville

Cas du mobilier urbain suspendu ou en porte à faux

Sur la voirie et dans les espaces accueillant du public, un passage libre de 2,20 m de hauteur doit être aménagé sous les éléments de mobilier urbain suspendus au-dessus des voies de passages (ex. lampadaires urbains).

En dessous de 2,20 m de hauteur, les éléments suspendus il est nécessaire d’installer des dispositifs de détection physique par les cannes blanches de personnes mal-voyantes et non-voyantes. C’est par exemple le cas des poubelles urbaines, dont l’espace entre le sol et le bas de la corbeille est supérieur à 40 cm, rendant celle-ci très probablement indétectable à l’aide d’une canne blanche.

Il est donc nécessaire de fixer au sol une surépaisseur d’au moins 3 cm de haut, ou de faire en sorte que la structure physique de la poubelle urbaine laisse un écart inférieur ou égale à 30 cm entre le bas de la corbeille et le sol.